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Bens



Cet après-midi là, « au boulot » sur la coursive, Hamza et Nono discute plan de communication. Ils sont toujours plein d'idées pour animer le snap du four. Leur story, fait des milliers de vues, elle est devenue une référence, pour tous les gens du coin. Et pas que ceux dans le trafic ou les clients qui les suivent, à l'affut de la prochaine offre du four à l'occasion de Noël ou des soldes. Au quartier, tout le monde mate la story du four, et ce jusqu'au commissariat de secteur. Et le poste, avait tellement inondé les réseaux, qu'il avait fini par être identifié par Google comme point phare de la ville. Alors que Nono pose cagoulé jusqu'aux yeux, un pochon de blanche au bout des doigts, et un gros doigt de l'autre côté, Bilel, un autre des membres de la team du bloc 31, rejoint le shooting. "- Oh les gars, je suis passé à Monier tout à l'heure, le petit Khaled là, le petit cramé de Perpignan,il bosse là-bas maintenant. - Arrête !!! je vais appeler Sadek, il doit pas savoir comment il fait avec les filles lui." Hamza, avait jamais trop senti le petit Khaled. il le trouvait trop sur de lui, et sa petite gueule d'ange, lui, il y avait jamais cru. Les gars de la Tess ont pas de suite compris le manège du petit Khaled. C'est au bout de quelques mois de boulot qu'ils ont découvert le poteau rose, un après-midi, alors que le four été prêt à être réapprovisionner après une période tendue de pénurie estivale. Dehors, on avait crée une mini-émeute pour tenir les forces de l'ordre à distance, histoire de laisser le temps pour le camion conduit par Turbo (meilleur co-pilote de go fast 2015/2017 et 2018), d'arriver avec la cargaison qui allait faire revivre le four. Et c'était ce moment là qu'une daronne en arbaya, claquettes et chaussettes, avait choisi pour venir trouver le petit Khaled dans les étages. A la fin de l'embrouille, qui avait duré 2h 30, avait impliqué 35 voisins du bâtiments et environ 250 passants, et, retardé la cargaison, on avait fini par comprendre que le délire du petit Khaled c’était de détourner des petites de la cité pendant son taff dans les étages. Ça avait plu à personne. Et le soir même les gérants et quelques grands du quartier s'étaient réuni. Hamza ce soir là, a pas voté contre le programme, qu'il avait été choisi de lui réserver. Ce soir là, les gars ont signifié au petit Khaled à leur manière qu'il n'était plus le bienvenu. A la cité, jamais on ne l'a revu. "- Hamza,c'est bon chacun sa merde frère.Te mêle pas. Il va gdab une sœurette, une deuxième, et il va se faire enfler, comme chez nous...Bref. Je l'ai chopé, il voulait m'esquiver au début, il croyait je l'avais pas vu. Je l'attrape et là je vois pas qu'il a une paire de gants ?!... A Monnier ils mettent des gants pour pas faire fuir les clients zerma, à cause du Coronavirus. - Arrête !!!! - Et ouai ma gueule, le client est roi tu connais. Si ils speedent, ils vont pas venir... - C'est vrai que tout le monde commence à psychoter hin. - Ah ouai ouai ouai, maintenant que tu le dis, j'étais chez Karim le boucher...et c'est vrai il avait des gants ! - Oh Nono, Karim il est boucher, encoure heureux qu'il a des gants frère.Rires - Vous vous rappelez son neveu ? c'était quoi son nom déjà ? - Slip !" Slip, c'était le neveu clando de Karim le boucher, qui été arrivé du bled, un jour d'été. Apparemment son oncle voulait le marier. Il l'avait mis à travailler à la boucherie le temps de lui trouver une femme et des papiers, de l'installer. Mais le pauvre slip, avait eu le malheur de porter le même, rouge à rayures plusieurs jours de suite, et ce n'était pas passé inaperçu des gars du coin, quand il se baissait pour attraper les poulets dans la rôtissoire devant le magasin. Ça lui avait valu un surnom, des semaines de railleries, et chaque jour de marché, un pack de 3 achetés par un des grand aux gitans qui y tiennent le stand de sous-vêtements. A la fin, même les petits de la cité se cotisaient pour la blague. Son oncle a fini par l'envoyer dans une autre ville pour se marier. Hamza a dégainé le snap, sorti le masque et les gants de Fatoumata et en a paré Nono. Nono, masqué, un pochon de blanche au bout de ses doigts gantés, et un gros doigt gantés aussi de l'autre côté.

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